Aller adorer l’Enfant de la Crèche avec le Pape François
Une nouvelle fois, ou bien plus exactement, pour une fois radicalement neuve, l’Église va célébrer la naissance de ce Dieu qui s’est fait tout-petit d’homme par amour de nous, de chacun d’entre nous, en commençant par les plus petits et les plus improbables (les bergers) comme les plus lointains et les moins désirés (ces étrangers qu’étaient les Mages). Et nous allons fêter cette naissance avec une Église bien-malmenée par ces tempêtes qui se sont levées en son propre sein qu’il s’agisse des crimes sexuels commis par des clercs ou des critiques ouvertes à l’encontre du Saint Père chaque fois qu’il rappelle où se doit être l’Église.
Le P. Enzo Bianchi, Père-abbé du grand monastère de Bose, n’est pas sans avoir diagnostiqué un fléau plus général et qu’il appelle la « mondanité » et contre laquelle le pape François nous met en garde. Écoutons le P. Bianchi : « On entend dire que l’Église n’est pas différente du monde dans lequel elle vit, que les chrétiens sont comme tout le monde, etc. La différence chrétienne aurait-elle disparu ? Qu’en est-il de l’Évangile, que le Concile Vatican II plaçait au cœur même de la vie chrétienne ? A-t-il encore la primauté pour inspirer les pensées, les sentiments et les actions ? Certains professent un « catholicisme » reflétant l’idéologie dominante du monde occidental, mais à bien des égards, contradictoire avec les Évangiles. Aux paroles de Jésus, la « mondanité » fait préférer les valeurs jugées « traditionnelles ». Pour cette raison, les interventions de ceux qui, comme le Pape François, rappellent à la communauté chrétienne la présence des pauvres, des migrants, de ceux qui sont rejetés par la société, ne sont pas entendues ou délibérément ignorées. Il arrive que l’on invoque le « catholicisme » pour contester le message évangélique. »
Et le P. Enzo Bianchi de continuer : « Ces difficultés invitent à nous interroger sur ce que signifie vivre en chrétien dans notre société occidentale. Un regard plein de sympathie pour l’humanité s’accompagne d’une conscience de la « différence chrétienne ». Cette différence n’est jamais contre les autres. Elle n’est jamais sans eux. Elle est de l’ordre du « levain dans la pâte », du « sel de la terre » qui donne du goût et ravive la saveur des aliments. Les chrétiens n’ont pas à se situer hors du monde, mais à vivre dans le monde « autrement », sans en avoir peur et sans exiger d’en être vainqueurs. »
C’est à cette mission vitale de bienveillance que nous convie le Dieu qui nait dans la crèche et que le Pape François nous invite à faire entrer sous notre toit en revenant à l’Évangile et en servant nos frères nécessairement différents, en accueillant le message scandaleux d’un Dieu fait homme pour tous les humains et pas seulement pour un petit groupe de convaincus ou d’initiés.
P. Pascal-Grégoire Delage Curé de Royan-Côte de Beauté.
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